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Roman > Chap 13

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Finalement, je suis rentré seul. Je n'ai plus entendu parlé de Louise pendant 4 ou 5 jours. Je n'ai jamais su ce qu'elle était devenue durant tout ce temps. Elle avait peut-être vécu avec Thibault et Marie, ils ont peut-être fait ménage à trois avant que Louise ne me revienne. Cette période de sa vie demeure un mystère pour moi car elle n'a jamais voulu répondre à mes questions. Lorsque je lui ai demandé pourquoi elle avait fini par reprendre contact avec moi, elle m'a dit que je lui avais manqué. C'est comme ça, m'a-t-elle affirmé, lorsque je suis avec toi j'ai parfois envie de disparaître et lorsque je suis sans toi, je pense que tu me manques.
Tu penses que je te manque ou je te manque vraiment, ce n'est pas la même chose tu sais. Non, tu me manques vraiment, m'a-t-elle répondu.
- Ah bon ! Il vaudrait mieux en être sûre parce que, moi, je n'ai pas que ça à faire : courir après toi ou bien t'attendre.
Pour toute réponse, elle s'est contentée de baisser les yeux et de reprendre son air songeur. Elle est restée un long moment sans rien dire, si bien qu'il m'a fallu poursuivre mon discours. Je n'avais moi-même pas les idées vraiment claires. J'étais partagé entre le bonheur que me procurait son retour et les reproches que j'avais à lui faire. Les reproches ont évidemment pris le dessus et Louise m'a écouté lui dire, pendant plus d'une heure, que je ne comprenais rien à sa manière d'agir, que pourtant je l'aimais, qu'elle ne se rendait pas compte de tout ce qu'elle gâchait entre nous, qu'il fallait qu'elle me parle, que, sinon, je préférerais qu'il n'y ait rien entre nous.


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Rien entre nous, cela ne voulait rien dire bien entendu. Nous n'étions pas à une période où je pouvais faire le vide par une décision. Le lien qui nous unissait était imperceptible mais si solide qu'il se trouvait là, indépendamment de notre volonté, comme quelque chose que nous ne pouvions rompre, ni elle ni moi. Cependant, il agissait sur nous de manières différentes. Pour Louise, c'était un élastique, comme ceux que s'accrochent aux pieds les gens en mal de sensation forte avant de sauter dans le vide. Il la ramenait sans cesse vers moi, j'étais, en quelque sorte, sa terre ferme, sur laquelle elle ne pouvait se résigner à se poser définitivement. Il lui fallait toujours sauter ou, quelquefois, se laisser tomber tout simplement dans le vide. L'élastique la ramenait vers moi, toujours. Pour moi, ce lien avait une autre forme. C'était quelque chose de plus vital en apparence : une laisse qu'on m'avait attachée au coup. Quoi qu'elle fasse, Louise me tenait. J'étais à elle corps et âme. Je me résignais. L'amour nous y oblige quelques fois. Je la regardais. Sa beauté. Une chose toujours nouvelle pour moi. J'aimais sa peau, son visage et ses mains. Je m'enivrais de son parfum. Certaines parties de son corps, les plus insignifiantes en général, me paraissaient sublime. Je lui disais qu'elle me rendait fou. C'était vrai.


Mangeur de cigogne