Pourquoi Louise nous
avait rejoint ce jour-là ? Je peux donner quelques éléments
de réponse mais cela vous paraîtra sans doute très
présomptueux de ma part. Voici néanmoins ce qui s'est
passé. Akhim nous avait abandonnés au café
de la rue Biot et, le même soir, Louise était chez
moi. Nous avons couché ensemble. Tout s'est fait de manière
très naturelle parce que nous savions, elle et moi, ce que
nous voulions. Pourquoi attendre ? Nous avons fait l'amour avant
de nous endormir et le matin, au réveil, nous avons recommencé
plusieurs fois. C'était à chaque fois meilleur. Entre
deux coups, nous nous reposions et nous discutions. Nous avons compté
les heures passées ensemble depuis notre rencontre. Vingt-six.
D'habitude les gens attendent de se connaître un peu mieux,
me dit-elle, alors que nous étions couchés, nus comme
des vers, dans les bras l'un de l'autre. J'étais d'accord
mais qu'avions-nous besoin de savoir exactement ? Je lui donnais
un baiser. J'étais prêt à lui dresser un portrait
intégral de moi, en commençant par les choses les
plus importantes. D'abord les renseignements qui figurent sur mes
papiers d'identité. Je lui donnais mon nom et mon prénom,
qu'elle connaissait déjà (Dieu merci), puis ma date
et mon lieu de naissance. Elle fut un peu surprise ; elle me croyait
plus vieux. Ensuite, je fis une approximation, à mon avantage,
de ma taille, car j'ai toujours trouvé que je n'étais
pas assez grand. Six centimètres de plus auraient changé
ma vie. J'ai, comme tout le monde, des idées toutes faites.
C'est pourquoi, je trouve qu'il est bien pour un homme d'être
petit - ainsi le sang circule plus vite dans le corps et ce qu'on
perd en hauteur on le gagne en dynamisme - ou alors grand ( entre
1m85 et 1m90) Trop grand, c'est dramatique et avoir une taille moyenne
est absolument sans intérêt, toujours selon mes idées
toutes faites. Donc, je rêve de mesurer un mètre quatre-vingt-cinq.
De tant à autre, pour lutter contre les effets de la bière,
je fais quelques exercices de musculation. Mais pour grandir, rien
ne vaut un petit mensonge. Comme nous étions couchés,
je ne craignais pas de me trahir.

Envoyer
un mail à l'auteur | haut de page
|
Cette présentation, sans lui permettre de me connaître davantage,
amusait beaucoup Louise. Elle me fit penser à une enfant
qui attend avec impatience son tour pour s'amuser lorsqu'elle me
coupa. A moi maintenant, c'est mon tour de faire une présentation
formelle. Formelle, ce mot, sorti de la bouche de Louise au moment
où elle me paraissait une enfant, me fit l'effet d'un anachronisme
et je le trouvais assez drôle dans ce contexte. Telles étaient
les surprises, les petites contradictions, dont elle était
capable. Devant son insistance, je lui cédais la parole sans
avoir terminé. Monteil, attaqua-t-elle, Louise. Née
le 11 octobre 1973, à Nanterre. Mère italienne et
père français. Nationalité française.
Taille : un mètre soixante huit. Ah bon ? Fis-je, car je
la voyais plus grande. Oui. Adresse, j'habite dans le XI eme, rue
Amelot, mais pas chez mes parents. Je loue un studio. Profession,
je n'en ai plus depuis hier.
Elle se mit à rire. Elle trouvait tout ça très
trop. C'était un rire communicatif et je riais avec elle.Je
réalisais que j'étais bien avec une femme. Cela faisait
très longtemps que ça ne m'était pas arrivé.
Louise avait une jolie peau et des très beaux seins. Qu'elle
soit dans mon lit alors que la veille encore je n'osais rêver
d'elle, était pour moi comme un don du ciel. Quelle femme
merveilleuse ! Embrasse-moi Louise, lui dis-je. Ensuite j'embrassais
ses seins, son ventre et puis son sexe. Alors nous avons refait
l'amour. |